1400 MW
D'AUGMENTATION DE LA CAPACITÉ D'ÉCHANGE
64,5 km
DE LONGUEUR
8,5 km
LONGUEUR TOTALE DE LA GALERIE TECHNIQUE
2 x 1000 MW
DE CAPACITÉ DE TRANSPORT
L’interconnexion électrique souterraine entre Baixas (France) et Santa Llogaia (Espagne) est une œuvre pionnière dans le monde.
Ce projet a permis de doubler la capacité d’échange de 1 400 à 2 800 mégawatts (MW), augmentant ainsi la sécurité, la stabilité et la qualité de l’approvisionnement électrique dans les deux pays mais aussi dans le reste de l’Europe.
La ligne d’interconnexion électrique entre l’Espagne et la France s’étend sur 64,5 km, dont 33,5 km en France et 31 km en Espagne. Elle relie les communes de Baixas, dans le Roussillon (France) et de Santa Llogaia dans le haut Ampurdán (Espagne).
La partie centrale de la ligne traverse les Pyrénées par le massif des Albères. Pour ce tronçon, INELFE a construit une galerie technique de 8,5 km de long : 1 km en Espagne et 7,5 km en France. Le reste de la ligne a été mis en souterrain.
Espagne. Dans sa partie espagnole, la ligne traverse l’Ampurdán par les communes de Santa Llogaia, Vilafant, Figueras, Llers, Pont de Molins, Cabanes, Biure, Capmany, Darnius, Agullana et La Junquera. Le tracé est en grande partie parallèle à l’autoroute AP-7 et à la voie du train à grande vitesse.
France. Le tracé définitif pour la partie française a été finalisé après 15 mois de concertation avec les représentants des collectivités et les associations locales. La ligne traverse les municipalités de Baixas, Baho, Villeneuve-la-Rivière, Le Soler, Toulouges, Canohès, Ponteilla, Trouillas, Villemolaque, Banyuls dels Aspres, Tresserre et se poursuit en longeant le tracé de la voie du train à grande vitesse jusqu’à l’entrée de la galerie à Montesquieu des Albères. Cette galerie technique passe ensuite sous les communes de Le Boulou, Les Cluses et Le Perthus.
Etendue sur 19 km² et rattachée au canton de Saint-Estève, la ville de Baixas compte 2 217 habitants. Depuis des siècles, elle est connue pour son marbre de couleur bleutée (utilisé dans plusieurs bâtiments célèbres dont le sanctuaire de l’Immaculée Conception à Washington) et pour son vin A.O.C. (le village est d’ailleurs entouré de vignes). Le retable de l’église romane Sainte Marie est le plus grand de France (17x12m). D’autre part, Baixas abrite l’ermitage Sainte Catherine et des fortifications érigées aux XIIIème et XIVème siècles.
Situé dans le canton de Saint-Estève, le village compte une population de 2 490 habitants et une superficie de 8 km². Son église paroissiale Saint Vincent fut construite avant le Xème siècle (lorsqu’elle fut mentionnée pour la première fois) puis fortifiée au XIIème siècle. Des restes de ces fortifications sont toujours visibles de nos jours. Au détour d’une balade dans Baho, on peut aussi apercevoir un portail en pierre marqué de la date 1663.
Ce village de 1 052 habitants de superficie restreinte (4 km²) dépend du canton de Saint-Estève. Il abrite deux monuments : l’oratoire Notre-Dame et l’église romane Saint Jean l'Evangéliste finalisée au XVIIIème siècle. Cette dernière renferme un mobilier assez important.
Appartenant au canton de Millas, la ville du Soler s’étend sur 10 km² et regroupe 5 825 habitants. Au cours de l’Histoire du Soler, se sont succédé les constructions d’églises et de châteaux. Il reste aujourd’hui un pan de mur du château construit le plus récemment (1143), quelques vestiges de l'église Saint Julien et Sainte Baselice (XIIIème siècle), et l’église Saint Dominique (1554), faite de briques et de galets.
Ce chef-lieu de canton recense 5 396 habitants répartis sur une surface de 8 km². Au XIème siècle, Toulouges fut le théâtre de plusieurs assemblées de Paix et Trêve de Dieu dont les prescriptions s'étendirent sur la presque totalité de la France. Leur but était de limiter les exactions commises à cette époque par des seigneurs locaux rivaux. Par ailleurs, le patrimoine culturel de la ville se compose d’une église romane dédiée à la Vierge de l’Assomption, dont la partie la plus ancienne aurait été construite au IXème siècle, ainsi que d’un beffroi néo-classique dressé face à l’église.
Située dans le canton de Toulouges, cette ville de 4 349 habitants répartis sur 9 km² connaît une expansion démographique très rapide en raison de sa proximité avec Perpignan (préfecture des Pyrénées Orientales et capitale de la Catalogne française). Elle abrite, par ailleurs, quelques curiosités qui font sa particularité : un lavoir toujours utilisé par certaines Canouhardes, une église dédiée à Saint Cyr et à sa mère Sainte Julitte, et un monument funéraire de style hellénique.
Ce village du canton de Thuir s’étend sur 14 km² et compte 1 827 habitants. Le hameau de Nyls est rattaché à Ponteilla ; par conséquent, pas moins de trois églises sont recensées dans ce village. Il y a tout d’abord l’église romane Saint Etienne, puis les églises Saint André et Sainte Marie. Un quatrième clocher s’ajoute au paysage de Ponteilla : celui d’un ancien beffroi (bâtiment municipal). De plus, des jardins exotiques contenant des végétaux de tous les continents sont implantés à proximité de Nyls.
Situé dans le canton de Thuir, Trouillas est un village de taille moyenne (1 424 habitants pour 17 km²). Presque entièrement planté en vignes, son territoire est traversé par la rivière Canterrane et limité au sud par un autre cours d’eau, le Réart. En plus de son église paroissiale, il compte sur son territoire le Mas Deu, les ruines médiévales d’une ancienne commanderie de l’Ordre du Temple.
Le petit village (6 km²) de Villemolaque appartient au canton de Thuir et affiche une population de 922 habitants. La viticulture occupe une place très importante dans la vie économique du village. Le patrimoine architectural de Villemolaque est principalement constitué d’un monastère au style mi-roman (portail) mi-gothique (cloître), le Monastir del Camp, et d’une vierge romane en bois polychrome datant du XIIIème siècle.
Cette commune du canton de Céret enregistre une population de 1 007 habitants sur une surface de 10 km². Aucun élément du village d’origine (époque carolingienne) n’a subsisté ; les monuments les plus anciens de la ville remontent au XIIème ou XIIIème siècle. L’église paroissiale de Banyuls dels Aspres est de style gothique et dédiée à Saint André ; sa particularité vient des fortifications qui l’entourent.
Situé dans le canton de Thuir, Tresserre affiche une population de 637 habitants sur une superficie de 11 km². Son patrimoine culturel est essentiellement religieux : une église romane dédiée à Saint Saturnin, une chapelle nommée Saint Amans, et un retable de style baroque en bois polychrome du XVIIème siècle.
Village du canton d’Argelès-sur-Mer habité par 824 âmes et étendu sur 17 km², Montesquieu des Albères est situé au piémont du massif pyrénéen des Albères. Sa particularité vient du grand nombre de fontaines et de sources que l’on peut y trouver au détour de certains sentiers pittoresques. Le village possède également un château féodal du XIème siècle et une église romane au nom de Saint Saturnin.
Etendue sur 14 km² et rattachée au canton de Céret, la ville du Boulou compte plus d’habitants (4 428) que les communes qui l’entourent. Elle reçoit beaucoup de visiteurs, notamment grâce à ces thermes réputés pour les qualités thérapeutiques de leur eau. Le Boulou est traversé par la rivière du Tech et abrite plusieurs curiosités : une cloche de plus de 800kg datant du XVème siècle, une tour quadrangulaire (vestige d’anciennes fortifications), la statue de Pierre Bayle (premier enfant de troupe officiellement mort pour la France lors de la bataille du Boulou), sans oublier son église romane en l’honneur de Sainte Marie.
Tout comme ses communes voisines, Les Cluses porte la marque de la présence romaine en Catalogne antique. Le village, rattaché au canton de Céret, compte 219 habitants répartis sur une surface de 9 km². La célèbre Via Domitia, route construite par les Romains pour relier la péninsule ibérique à Rome, passe par Les Cluses. D’autre part, le Château des Maures, en dépit de son nom, fut aussi construit par les Romains avant d’appartenir aux sarrasins, qui perdirent finalement la forteresse au profit de Charlemagne (IXème siècle). Le village possède aussi une église romane érigée en l’honneur de Saint Nazaire.
D’une superficie très réduite (4 km²), ce petit village du canton de Céret compte 620 habitants et a la particularité d’être à cheval sur la frontière franco-espagnole, même si Le Perthus est complètement français. Parcouru par 70000 visiteurs quotidiens en haute saison, le village constitue un point de passage important entre la France et l’Espagne. Tout comme La Jonquera en Espagne, Le Perthus abrite un immense centre commercial frontalier. Ses principaux monuments sont le fort de Bellegarde, construit au XVIIème siècle pour défendre le col du Perthus ; et les ruines antiques de Panissars, morceau de soubassement du trophée que Pompée fit ériger pour commémorer sa victoire contre les Espagnols.
Située à l’extrême nord de la région du haut Ampurdan, cette localité qui compte un peu plus de 3 000 habitants se trouve juste sur la frontière avec la France. Son territoire de 56,93 km² s’étend sur une partie du massif des Albères, un site naturel offrant de magnifiques paysages.
La vie du village est fortement marquée par les activités transfrontalières, en particulier le commerce. La commune conserve un nombre considérable d’ermitages romans et de châteaux, comme ceux de Requesens, de Rocaberti ou de Candadal.
Comptant un peu plus de 800 habitants sur une superficie de 27,72 km², cette commune du Haut Ampurdan est limitrophe de la région du Vallespir, en France. On y accède par le col de la Manrella qui abrite une stèle à la mémoire de Lluis Companys, président du gouvernement catalan sous la Seconde République espagnole.
Cette localité se distingue par son église Santa Maria, datant de la fin du XIIe sicècle, et par ses vestiges mégalithiques. Aguallana abritait au début du Xxe siècle une industrie du liège florissante, forte de plus de 40 manufactures. De ce passé prospère, subsistent encore aujourd’hui de grands bâtiments modernistes.
Sa population se chiffre à un peu plus de 400 habitants. Son territoire de 35km² abrite le marais de Boadella, la plus grande réserve d’eau de la région du Haut-Ampurdan.
Son économie est basée sur le tourisme. Cette commune a conservé des menhirs et des dolmens mégalithiques, outre une église consacrée à Sainte Marie qui présente des caractérisitques similaires à celle de la commune voisine d’Agullana. Elle compte parmi ses illustres personnalités l’écrivain Josep Maria Gironella, auteur du libre Les cyprès croient en Dieu (Los cipreses creen en Dios).
Situé dans la région du Haut Ampurdan, Capmany s’étend sur 26 km². Cette commune, dont la population est proche de 600 hbaitants, est devenur de nos jours l’un des plus grands centres vinicoles de la région, avec plus de vingt caves de particuliers qui produisent sous l’appellation d’origine Empordà.
Outre sa tradition vinicole, elle abrite un musée du robinet qui compte plus de cinq mille pièces. Tout comme de nombreuses communes de la région, elle présente des vestiges mégalithiques de grande valeur.
Cette commune, qui compte 200 habitants répartis sur un territoire de 10 km², est l’une des plus petites localités de la région de Haut Ampurdan.
La commune conserve les vestiges du château de Biure et possède un monument à la mémoire de Pierre Bayle, un tambour français mort à onze ans sur le champ de bataille de Montroig. Le bâtiment de la mairie actuelle abrite un ancien moulin à huile.
Au coeur de la plaine de l’Ampurdan, entre les rivières Muga et Llobregat, ce village de 915 habitants et de 60 km² se distingue par la fertilité de ses terres essentiellement agricoles.
À Cabanes subsiste encore une tour médiévale, dernier vestige de son ancien château, une construction romane de dix mètres de haut, de forme cylindrique.
Cette petite localité du Haut Ampurdan, comptant 500 habitants, est située à mi-chemin entre Gérone et Perpignan. Son territoire s’étend sur 9 km².
Cette localité propose aux visiteurs une gastronomie très riche et variée et conserve s’importants vestiges architecturaux, comme le vieux pont sur le Muga ou les murailles médiévales de Montmarí et de Molins.
Avec ses 1172 habitants et sa superficie de 21 km², Llers est situé à seulement 5 kilomètres de Figueras, la capitale de la région.
La commune possède un riche patrimoine historique: le château de Llers, l´église Sant Quirze d´Olmells et le site naturel du Rissec.
La capitale administrative et commerciale de la région du Haut Ampurdan, Figueras, possède une population de presque 45 000 habitants sur un territoire de 19 km².
La ville abrite l´un des musées les plus visités du pays, le musée Dalí, mais également un musée du jouet, une grande référence dans la région. Outre sa grande activité commerciale, Figueras présente une vie culturelle très riche et une grastronomie variée.
Située à proximité de Figueras, cette localité a enregistré l´une des plus fortes croissances démographiques dans la région du Haut Ampurdan, comptant actuellement 5 429 habitants sur un territoire de 8 km².
Vilafant conserve des vestiges de son noyau ancien, Palol Salbaldòria, un site archéologique de grande valeur. Par ailleurs, le village abrite une gare de train à grande vitesse.
Avec una superficie réduite (2 km²) et une population de 325 habitants, cette commune possède une riche tradition artisanale, notamment en matière de traitement du roseau, qui abonde aux abords du ruisseau de Àlguema.
Santa Llogaia est le point de départ de l´interconnexion électrique avec la France et l´emplacement retenu pour abriter la future station de conversion, côté espagnol. Dans sa vieille ville, on peut admirer une église du XVIIIe siècle.
La ligne électrique d’interconnexion Baixas-Santa Llogaia entre la France et l’Espagne traverse le massif pyrénéen des Albères, via une galerie technique de 8,5 km, parallèle au tunnel qui a été creusé il y a plusieurs années pour abriter la ligne du train à grande vitesse. Les travaux ont été réalisés par le consortium HVDC (Eiffage, Dragados, Arcadis, Sener et Setec). Deux tunneliers ont été nécessaires pour le percement: chacun est parti d’une extrémité de la galerie technique.
L’entrée nord se trouve à Montesquieu-des-Albères (Pyrénées orientales, côté français) et l’entrée sud à La Junquera (dans la province de Gérone, côté espagnol). En mars 2012, le tunnelier Alberas a commencé à creuser le massif pyrénéen à partir de La Junquera, jusqu’à rencontrer son frère français Canigou, parti peu après de Montesquieu-des-Albères. La rencontre des deux géants (plus 250 mètres pour 780 tonnes) a eu lieu de 22 avril 2013, à peine un an plus tard. Le percement de la galerie technique de 8,5 kilomètres prenait fin.
Conçus spécialement pour ce projet par l’entreprise allemande Herrenknecht, chacun des tunneliers comporte une roue de coupe (d’un diamètre de 4,3 m), un double bouclier qui lui permet d’avancer à travers la montagne, ainsi qu’un érecteur à voussoirs à l’arrière assurant le bon fonctionnement de la machine. À une vitesse « de croisière » moyenne de 23 mètres par jour, le Canigou et l’Alberas ont dû ouvrir un passage entre les granodiorites, les schistes, les granitoïdes, les gneiss et les roches miocéniques. Côté français, les roches étaient plus friables que du côté espagnol (plus granitique) : le percement a donc été plus délicate et l’avancée du tunnelier plus lente que côté ibérique. L’excavation de la galerie technique a généré un volume de déblai proche de 120 000 m3. INELFE, par souci de l’environnement, a choisi de réutiliser ces déblais et ils ont servi à l’élargissement de l’autoroute A9, en France.
L’interconnexion entre Baixas et Santa Llogaia se compose de deux liaisons de 1 000 MW et près de 320 000 volts, placées dans deux tranchées parallèles de 64,5 kilomètres de long (26 kilomètres en France, 30 kilomètres en Espagne et 8,5 kilomètres dans la galerie technique qui traverse les Pyrénées). La largeur totale des deux tranchées ajoutée à l’espace qui les sépare mesure près de trois mètres de large et 1,5 mètre de profondeur. Le creusement des tranchées a commencé en juillet 2012 du côté français et en septembre de la même année du côté espagnol. Pour éviter les reliefs les plus importants, il a fallu réaliser 37 forages, dont certaines particulièrement difficiles comme celui du Tech, où la ligne passe à quatorze mètres de profondeur. En outre, pour garantir une sécurité maximale et limiter l’impact du chantier, INELFE a adopté une stratégie particulière : une fois creusées, les tranchées étaient remblayées le lendemain, après installation des fourreaux pour les câbles et le coulage du béton. Avec un rythme d’avancée moyen d’environ 200 mètres par jour, la construction s’est achevée en France en octobre 2013 et début 2014 en Espagne.
La ligne se compose de quatre câbles parallèles. Le choix des câbles a également constitué une particularité du projet. L’isolant qui entoure les câbles n’est pas fait de papier imprégné entouré d’acier, comme sur les câbles sous-marins, par exemple, mais d’un isolant sec en polyéhtylène réticulé (plus connu sous son sigle anglais, XLPE), un matériau qui correspond au mieux aux caractéristiques techniques de la ligne électrique.
Leur pose a commencé en avril 2013 côté français et quelques mois plus tard côté espagnol. L’installation a été terminée fin 2014. Il a fallu 260 kilomètres de câbles, qui ont été transportés sur d’impressionnants tourets de 42 à 83 tonnes, par la route, sur des remorques comportant 9 essieux et 72 roues. Pour relier les différents tronçons de câble le long du tracé, 144 jonctions ont été nécessaires : un processus long et délicat. Pour relier entre eux deux tronçons successifs, il était nécessaire d’installer un joint sous forme de manchon préfabriqué qui devait être installé dans un environnement totalement contrôlé. Une telle opération doit être menée par des ouvriers hautement spécialisés.
Ces travaux ont été un modèle de coopération, plusieurs équipes travaillant simultanément dans différents secteurs pour respecter les restrictions agricoles et environnementales, ainsi que les périodes de travaux convenues avec les propriétaires et les agriculteurs.
En raison de ses caractéristiques techniques (ligne souterraine et longueur de 64,5 km) et pour réduire les pertes électriques dues au transport souterrain, l’interconnexion Baixas-Santa Llogaia fonctionne sous courant continu, au lieu du courant alternatif utilisé classiquement sur les autres réseaux. Cela suppose l’installation d’un dispositif de conversion du courant électrique à chaque extrémité de la ligne. C’est pourquoi il a été nécessaire de construire une station de conversion à Baixas et à Santa Llogaia.
Pendant la construction des stations de conversion, INELFE a cherché à intégrer les bâtiments le mieux possible dans le paysage afin de trouver un équilibre entre la fonctionnalité et l’environnement. Le toit de la station de Baixas a été dessiné par un architecte. Cette station est haute de 17 mètres, et celle de Santa Llogaia atteint 25 mètres. Chaque station comporte deux bâtiments principaux de 17 mètres de haut, qui abritent les modules de puissance (qui convertissent le courant alternatif en courant continu), sept transformateurs de plus de 250 tonnes (dont le transport depuis l’Allemagne a nécessité une logistique spécifique), un système de refroidissement de l’air et deux autres bâtiments plus petits où se trouvent les équipements de contrôle. Les travaux ont commencé en janvier 2012 côté espagnol, un peu plus tard du côté français, et ont été terminés au milieu de l’année 2014.
Pour convertir le courant continu en courant alternatif (et vice versa), INELFE a retenu la technologie dite VSC (Voltage Source Converter) : très récente et innovante, elle facilite l’inversion du sens du courant et le rétablissement de l’approvisionnement après une coupure du courant électrique. La technologie VSC a déjà démontré son efficacité, mais elle n’avait jamais été utilisée à ce niveau de puissance, ce qui en fait une première technologique mondiale.
Mesures environnementales
L’un des objectifs d’INELFE était de limiter l’impact environnemental de l’interconnexion, tant durant la phase de conception que dans sa mise en œuvre. La première mesure a été de mettre en souterrain la ligne et creuser une galerie technique pour traverser les Pyrénées. Bien que plus coûteuse, cette solution a permis entre autres de préserver les pistes forestières du massif des Albères.
En France, entre fin 2008 et début 2010, le projet a été soumis à un débat public et à un processus de concertation. RTE a rencontré les maires, des propriétaires et des associations locales pour les informer sur l’interconnexion, les consulter et convenir avec eux du tracé de la ligne. Le processus s’est déroulé en deux phases. La première a servi à aborder les questions relatives au courant continu, aux champs magnétiques, à la ligne souterraine et à l’environnement. La suivante a servi à organiser quatre ateliers afin d’analyser toutes les caractéristiques du territoire, ce qui a permis de déterminer le tracé définitif de la ligne. En outre, le projet a été convenu avec les maires des communes concernées et a obtenu l’accord de 97 % des propriétaires. À la demande des autorités et des citoyens, RTE a mis en œuvre 190 engagements et mesures de prévention et de correction pour réduire l’impact environnemental du tracé, qu’il s’agisse du respect des zones protégées du réseau Natura 2000, de la mise en œuvre de la directive cadre sur l’eau ou de mesures de préservation de l’habitat d’espèces protégées.
En Espagne, le projet a obtenu fin 2010 la Déclaration d’impact environnemental, un certificat obligatoire du ministère de l’Environnement espagnol attestant que le projet répond aux critères environnementaux des autorités.
Pour définir le tracé de l’interconnexion, INELFE a tenté de profiter au maximum des infrastructures existantes, comme la voie du train à grande vitesse et les autoroutes. Et surtout, INELFE a veillé, lors de la conception du projet, à ne pas porter atteinte aux forêts de la région ni aux zones d’intérêt (cours d’eau, zones de servitude) et à respecter les repos biologiques de la loutre, du faucon crécerellette et de la tortue méditerranéenne.
INELFE a effectué un suivi hydrogéologique, tant des eaux souterraines que des eaux de surface afin de garantir la surveillance des ressources hydriques du massif des Albères et nous avons utilisé les techniques les plus modernes de forage pour traverser les principales rivières sans altérer le débit ni la qualité de l’eau. Le forage sous le Tech a été particulièrement complexe. INELFE, conformément à son engagement de ne pas porter préjudice aux habitats, à la faune et à la flore, a recréé 33 ha d'espace vital de certains animaux, comme celui de l’émyde lépreuse, car le tracé de l’interconnexion passait dans sa zone d’habitat. Un lac artificiel a même été créé pour la tortue méditerranéenne et sur certains spécimens un GPS a été posé pour analyser l’utilisation de l’habitat de ponte. Un suivi environnemental des habitats et espèces protégées impactées par le projet sera effectué jusqu'en 2037 sous l'égide des pouvoirs publics.
Des travaux de cette envergure allaient forcément produire des déblais : tout au long du projet, INELFE tenait absolument à réutiliser les matériaux, afin de restaurer le paysage et les chemins existants du mieux possible, et c’est ainsi qu'INELFE a procédé. Par exemple, la terre végétale issue de la construction de la station de conversion de Santa Llogaia a été utilisée pour restaurer l'entrée de la galerie technique. La plus grande partie des matériaux excédentaires (120 000 m3) issus du creusement de la galerie technique ont servi à l’élargissement de l’autoroute A9 en France.
Emploi local et social
INELFE a privilégié le recours à des entreprises locales pour tous les travaux auxiliaires, presque toujours en collaboration avec les municipalités des zones concernées : le Roussillon et la province de Gérone. Dans le sud de la France, se sont au moins 95 postes de travail qui ont été créés grâce aux 37,8 millions d’euros destinés aux petites entreprises liées au projet. On estime que le nombre d’emploi créé en Espagne est similaire. Lorsque INELFE a sous-traité directement des travaux, INELFE a privilégié les entreprises d’insertion par le travail. Sur le côté espagnol, par exemple, toutes les installations auxiliaires dans le tunnel ont été confiées à des entreprises qui travaillent avec des handicapés mentaux, pour que l’investissement réalisé revienne au territoire d’origine.
Les gouvernements français et espagnol signent à Saragosse l’accord instaurant les conditions de réalisation de l’interconnexion électrique entre les deux pays
L’entreprise espagnole Red Eléctrica de España (REE) et l’entreprise française Réseau Transport d’Électricité (RTE) fondent, à part égales, la société mixte Inelfe pour réaliser l’interconnexion électrique
Phase de concertation et de définition du projet de détail
REE obtient la déclaration d’impact environnemental du projet
Inelfe attribue à Siemens la construction des stations de conversion et à Prysmian la fabrication des câbles de l’interconnexion électrique
Inelfe attribue la construction de la galerie technique de l’interconnexion électrique au consortium HVDC mené par Eiffage TP et Dragados
RTE obtient les Déclarations d’Utilité Publique du projet
La Banque européenne d’investissement accorde un prêt de 350 millions d’euros à Inelfe, RTE et REE pour financer la construction de l’interconnexion
Réalisation des travaux : stations de conversion, tunnel et liaisons souterraines
Inauguration de fin de travaux
Essais et intégration de l’ouvrage dans le réseau
Mise en service commerciale de la liaison Baixas-Santa Lloagia
Les câbles qui transportent l’électricité entre la France et l’Espagne « serpentent » déjà dans la galerie technique d’interconnexion qui unit les deux pays. L’installation a été terminée fin octobre après un processus très minutieux et de haute précision. On a utilisé la technique du « snaking » pour dérouler et pour poser les câbles sur les supports de l’intérieur de la galerie. Ce mouvement sinusoïdal, semblable à celui d’un serpent, donne au câble une courbure suffisante qui lui permet d’absorber sans difficulté la dilatation produite par le passage du courant.
Depuis le 7 octobre, l’électricité circule sur la ligne de 400 kV entre Bescanó et Santa Llogaia (Espagne). C’est un nouveau pas vers la nouvelle interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, puisque c’est à Santa Llogaia que se trouve la station de conversion de l’interconnexion mise en œuvre par Inelfe, société constituée à part égales par Red Eléctrica de España (REE) et Réseau de Transport d´ Électricité (RTE). Cette interconnexion permettra de doubler la capacité d’échange d’énergie entre les deux pays.
Après plus de deux ans de chantier, les travaux d’excavation des tranchées et de construction des stations de conversion de la nouvelle interconnexion électrique entre la France (Baixas) et l’Espagne (Santa Llogaia) ont pris fin cet été.
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